Article 52 Avril 2018
3 jours pour
la semaine...
... Mon corps
contre le corps du turbo de la secma...
Si
vous aimez ce qui n'est pas ÂŽâ politiquement correctâ ÂȘ ou
plus simplement si l'ordre Ătabli des choses ne reprĂsente pas une
vĂritĂ toute faite ⥠vos yeux , vous conviendrez avec moi que la
SECMA est ⥠l'automobile sportive ce que le groupe Indochine est au
rock and roll.
C'est
franĂais, percutant, et cela reste en vous pour de longs moments,
longtemps aprĂs que la musique se soit tue ou que le moteur ait ĂtĂ
coupĂ.
ÂŽâ Mais trois jours par semaine, c'est mon corps
contre son corps... et je suis avec elle...â ÂȘ Ces trois jours
me laissent ce goËt de rĂsilience, de manque. Un Ănorme paquet de
sensations qui perdurent malgrĂ la fin du court parcours effectuĂ.
Globalement, c'est ainsi que l'amour est perĂu par beaucoup de
romantiquesâ : la prĂsence malgrĂ l'absence. Ainsi, je pense
que je resterai ÂŽâ habitĂâ ÂȘ par la F16 turbo pendant de
longs mois encore... Je rĂverai de ses coups de butoir entre mes
reins que je pouvais commander ⥠l'envi de mon pied droit.
Franchement, le F16 turbo, c'est lĂĂclate...
2008/2018,
cela fait dix ans que je suis passà ⥠Aniche pour approcher le
Secma F16 afin de le prĂsenter aux adhĂrents du BPAF. Depuis cette
petite bĂte a fait du chemin et la famille s'est agrandie. Une
fratrie avec une version au train arriĂre triangulĂ et une version
prĂparĂe plus orientĂe vers le tout chemin... Mais le dernier nĂ
de la gamme tient plus du ÂŽâ papaâ ÂȘ. Un roadster un peu
plus grand (20cm dĂempattement supplĂmentaire), mais avec un
moteur turbo compressĂ proposant le double de puissance que l'engin
que nous connaissons. On passe ici de 105 ⥠205 cv et cela change...
beaucoup de choses!
L'enjeu
de cet article est multipleâ : Je vous ferai part de mon avis
concernant lĂĂvolution de la gamme Secma. Les remarques faites
depuis 10 annĂes ont elles ĂtĂ prises en compteâ ? Le F16
turbo est il mieux fini, plus civilisĂ, s'adapte-t-il plus
facilement au ÂŽâ client moyenâ ÂȘâ ? En a-t-on pour son
argent avec ce nouveau modĂleâ ?â , ou plus exactement
qu'a-t-on lorsqu'on acquiert un turboâ ?
Je vous raconterai
Ăgalement mon road trip de plus de 500 km en 3 jours. Vous pourrez
alors vous faire un avis sur la facilitĂ de la prise en main de la
bĂte et savoir si elle est suffisamment civilisĂe pour rouler sur
nos routes franĂaises. Enfin, je vous dirai ⥠quoi vous devez vous
attendre en vous mettant derriĂre le volant de ce monstre. Je vous
donnerai un aperĂu de la face cachĂe de la force qui anime cette
automobile...
Et je
reste certain que c'est ce cĂtĂ noir qui vous attirera le plus,
puisque en ce qui me concerne, c'est cette face dĂmoniaque qui m'a
conquis.
Au
volant de ma petite MX5 NCST, direction Tauriac, pour retrouver
Benjamin de ÂŽâ CAREVA automobileâ ÂȘ. Benjamin a eu la bonne
idĂe de mettre le turbo F16 en location et j'ai sautĂ sur
l'occasion pour me faire une idĂe de la bĂte.
L'engin
est neufâ : 1700 km. Il rutile au soleil. Pourtant je ne suis pas
impressionnĂ par son esthĂtique puisque je l'ai longuement ĂtudiĂ
sur les photos et qu'il est trĂs proche de la version que j'avais
vue ⥠Clastre. Je reconnais que le rouge ÂŽâ rubisâ ÂȘ donne
un aspect plus qualitatif au turbo par rapport ⥠son petit frĂre
atmosphĂrique. Pourtant, le fait dĂĂtre ⥠cĂtĂ ne me donne pas
de raison dĂadhĂrer davantage ⥠son design. Je suis un de ceux
que l'avant ÂŽâ ami 8â ÂȘ ne dĂrangeait pas, je lui trouve
dĂailleurs plus de similitude avec certaines Alpha Romeo. C'est
plutĂt lĂĂquilibre gĂnĂral qui me choque quelque peu, alors que
je trouve la face avant assez sĂduisante. Il aurait fallu pour me
plaire une ceinture de caisse plus haute pour que la cellule de
pilotage ÂŽâ coupeâ ÂȘ moins la ligne de la voiture...
LĂarriĂre lui aussi peut gĂnĂrer des critiquesâ : lourdeur,
choix des matĂriaux... Mais bon, les goËts et les couleurs sont ce
qu'elles sont, et globalement, je trouve que la Secma turbo peut
autant plaire qu'une Caterham ou qu'un X-Bowâ : Cette voiture a
son identitĂ personnelle et ne peut pas Ătre confondue avec une
autre. Dans ce segment, c'est ce qu'on lui demande. Dont acteâ :
le design me convient.
La
qualitĂ perĂue est plus ĂlevĂe que celle du F16 athmo. Mais cela
aurait ĂtĂ dĂsastreux si cela n'avait pas ĂtĂ le cas. D'une
part, parce que celle du F16 n'est pas aux standards de la
construction automobile conventionnelle et parce que le prix fait un
bond de plus d'un tiers.
De fait, les compteurs PSA, la petite
casquette au dessus de ceux-ci, les vrais aĂrateurs et surtout la
montre centrale (qui n'est pas un gadget) donnent un aspect plus
classieux ⥠l'ensemble. Les siĂges (enfin la couverture de la
bassine roto-moulĂe) sont rĂussis et augmentent l'impression de
qualitĂ.
Plus qualitatif, soitâ ! Mais il faudra vous
contenter du minimum en terme d'Ăquipement (pas de clim, de
rĂgulateur, Ă) et de plastiques durs, ⥠l'ajustement
ÂŽâ artisanalâ ÂȘ. Je ne mĂĂtendrai pas sur cette qualitĂ
ÂŽâ maisonâ ÂȘ. Il suffit de vous pencher sur le systĂme de
fermeture du coffre pour que vous sachiez si vous pourrez vous en
accommoder ou pas.
Pour
autant, il y a tout ce qu'il me faut. La place dans le coffre, qui
manquait sur le prĂcĂdent modĂle. Mais aussi l'essentiel de ce
qui fait une automobileâ . Un volant, agrĂable, mais pas
forcement trĂs qualitatif. Un levier de vitesse, qui remplit son
office mais qui est un peu long ⥠mon goËt. Un pĂdalier efficace,
mĂme si il est toujours dĂcalĂ vers la droite et que le pied
gauche ne trouve pas d'appui le temps oË il n'est pas sollicitĂ. De
ce point de vue, je ne retrouve pas les avancĂes promises en terme
dĂagrĂment de pilotage concernant la position de conduite et la
taille de la cellule de pilotage.
Je suis plutĂt petit de taille
(1,68m) et trapu et je reste gĂnĂ par la bombance qui suit le
passage de roue et qui tombe sur la pĂdale d'embrayage. Les pĂdales
sont serrĂes et sur la droite, et pas forcement au mĂme niveau. De
fait, je suis ĂlevĂ aux pĂdaliers chinois, et celui-ci est loin
dĂĂtre le plus rĂcalcitrant que j'ai connu. Mais gare ⥠ceux
qui ne connaissent que les voitures de grandes sĂries. Un temps
d'adaptation sera nĂcessaire.
LĂembarquement est similaire âĄ
celui pour le F16, debout devant le volant, il faut plier les jambes
pour sĂappuyer sur le plat bord afin de se laisser glisser sur le
siĂge. Celui-ci est fixe, c'est le pĂdalier que l'on rĂgle pour
Ătre ⥠distance des commandes. Pour moi, le rĂglage est presque
ÂŽâ ⥠fondâ ÂȘ, il est ⥠bonne distance pour un pilotage
sportif et efficace au niveau des pieds. Il n'en est pas de mĂme
pour les bras... Le volant est trop loin pour moi. J'ai les bras
quasiment tendus. Ce n'est pas vraiment une position favorable pour
ÂŽâ attaquerâ ÂȘ, d'autant que j'aime avoir les bras trĂs
flĂchis. Qu'⥠cela ne tienne, cette position invite au ÂŽâ cruisingâ ÂȘ
et elle n'est pas incompatible avec la conduite sur route. Si je
devais possĂder cette voiture, je pense que je ferais des recherches
pour augmenter lĂĂpaisseur du coussin de dos.
Allezâ !
Je quitte Tauriac pour aller faire le plein. La prise en main est
immĂdiate et trĂs intuitive. Franchement, cette voiture en est
une... C'est ⥠dire que vous ne devez en aucun cas craindre de
prendre son volant. L'absence d'assistance, (freinage et direction)
ne pĂnalise aucunement le conducteur ou la conductrice. Aucun effort
spĂcifique n'est requis. Le moteur dĂmarre au quart de tour (sans
avoir ⥠dĂsamorcer la centrale antivol comme sur l'athmo, ouf!),
les vitesses sont intuitives, l'embrayage prĂcis et agrĂable. Les
premiers kilomĂtres sont effectuĂs ⥠vitesse lente, la lecture des
indications donnĂes par les compteurs ⥠aiguilles sont bien
lisibles car ceux-ci sont dans l'axe de vision du pilote. Il y a
tout ce qu'il fautâ : vitesse, tour/mm, jauge, tempĂrature...
la petite casquette attĂnue (sans les Ăradiquer) les difficultĂs
de lecture des indications rĂtro-ĂclairĂes. Et du fait de ma
taille, je dois avancer un peu le tĂte pour voir toutes les
informations. La sĂlection des vitesses est traditionnelle et se
fait intuitivement. Pourtant le guidage n'est pas sans reproche. Il
faut garder ⥠l'esprit que le levier doit Ătre guidĂ quelque peu
sur la grille. Autant la sĂlection est aisĂe et ne nĂcessite aucun
effort, autant les ressorts de guidage ne placent pas forcement le
levier en face du bon rapport. J'ai bien conscience que je suis dur
avec cette trĂs bonne boite de vitesse. Et effectivement, il ne
m'est jamais arrivĂ sur les 600 km d'engager un mauvais rapport.
Toutefois, lĂhonnĂtetĂ m'oblige ⥠reconnaĂtre que plusieurs
fois (surtout sur le passage 5eme/4eme), j'ai ÂŽâ cherchĂ le bon
trouâ ÂȘ, alors que sur d'autres voitures, le fait de pousser le
levier suffit pour engager le bon rapport. Cela fait aussi parti du
cotĂ sportif de la voiture, et pour ce qui me concerne, c'est un
paramĂtre que le pilote a plaisir ⥠prendre en compte.
Du fait
de cette facilitĂ de prise en main, et comme la qualitĂ du
revĂtement est bonne, au bout de quelques kilomĂtres, je peux
envisager d'atteindre les vitesses permises un peu plus rapidement
que jusqu'⥠prĂsent. Mon pied droit s'Ăgare au del⥠du quart de
la course de lĂaccĂlĂrateur, et lâĄ, je comprends pourquoi je
vais passer trois excellents jours au volant de cet engin. Mais
n'anticipons pasâ ! Il faut d'abord aller chercher de l'essence
et choisir lĂitinĂraire qui mĂamĂnera ⥠Bordeaux, premiĂre
Ătape de mon pĂriple.
J'ai
donc roulĂ sous le soleil, sans toit ni porte de Tauriac âĄ
Bordeaux, puis le lendemain jusqu'en Dordogne prĂs de Mussidan,
avant de rentrer en Charente vers Aigre. Le troisiĂme jour, je rends
la voiture de nouveau en Gironde. J'aurai fait plus de 500 km. Je me
propose de restituer ici les sensations que cette voiture m'a
donnĂes. Le filtre est celui de ma personnalitĂ et je ne prĂtends
pas avoir une objectivitĂ qui Ătouffe l'affectif. Tout au
contraire, mon avis est empreint de cette part de moi mĂme âĄ
laquelle parle en prioritĂ cette automobileâ : lĂĂtre
Ămotionnel que nous sommes tous.
Tout
d'abord, je voudrais parler du confort de roulage. Pour une voiture
de sport capable dĂabattre le 0 ⥠100 en 4,5s, c'est une auto trĂs
confortable, qui absorbe trĂs bien les irrĂgularitĂs de la route.
Le confort d'amortissement est bon, voire trĂs bon. Rouler sans toit
n'a pas que des avantages... On profite des senteurs environnantes,
bien sur, et les colzas exhalent en cette saison. Mais les remous
sont trop fort et la casquette ne tient pas sur la tĂte sans
capuche. Cela tombe bienâ ! Le soleil tape si fort, quĂĂtre un
peu couvert ne peut pas me faire de mal. Le vent reste dĂsagrĂable
et vient s'insinuer sous les lunettes de soleil. AprĂs avoir
parcouru 150km, cela est franchement gĂnant. La protection offerte
par le pare brise n'a rien ⥠voir avec celle de mon cabriolet Mazda.
MalgrĂ tout, la Secma F16 turbo est une auto facile, agrĂable,
qui donne beaucoup de plaisir. A 90km/h en 6eme vous Ătes ⥠2000t
mm.
Pour
le reste du plaisir, tout dĂpend de la lourdeur de votre pied droit.
Car enfin, il faut parler de l'essentielâ : le plaisir d'avoir en
main une bĂte de course dĂguisĂe en voiture en plastique (je n'ai
pas ditâ : Oui-Oui).
Le secret de cette automobile, c'est son
turbo et son poids. PassĂ le quart de la course dĂaccĂlĂrateur,
les durites de lĂĂchangeur montent en pression. AprĂs un dĂcalage
qui tend vers la seconde, la foudre se dĂchaĂne, le turbo entre en
scĂne, et le secma F16 turbo devient une fusĂe sur terre. C'est
hallucinant. Je retrouve la sensation que j'avais eu ⥠bord de
l'Ariel Atom. Poids similaire, architecture comparable en terme de
rĂpartition des masses, moteur turbo compressĂ. Un peu plus de
poids, un peu moins de puissance, mais la mĂme sensation dĂĂtre
assis dans un missile sol/sol. Peu d'engins donnent cette sensation
dĂĂtre collĂ au siĂge, dĂaccĂlĂrer sans discontinuer pendant
un laps de temps suffisant pour que ce soit vous-mĂme et pas l'engin
qui crie grâce. Impossible de garder le pied sur lĂaccĂlĂrateur
assez longtemps pour explorer les capacitĂs de la voiture. Je ne
suis pas assez fou pour le faire en dehors d'un circuit et avec un
temps de prise en main correspondant ⥠l'exigence du bolide.
Ce
que je peux vous dire, c'est que le temps mis pour passer de 80 âĄ
150 avoisine les 4 secondes en 5eme. Le moteur est d'une souplesse
incomparable... La sixiĂme vous permet de rouler de 80 ⥠à 240â ?
Hors de question en tout cas d'atteindre la limite en ce qui me
concerne. Il faut dĂj⥠que je me surveille constamment, pour rester
dans les limites du raisonnable (sinon du permis) tellement
l'invitation ⥠la transgression est forte.
Les dĂpassements sont
jouissifs. Cette voiture est une M'auto. L'avant se soulĂve ⥠la
sollicitation de lĂaccĂlĂrateur, le turbo se met en charge et
siffle la dĂflagration de sa libĂration, c'est le double effet
ÂŽâ kiss coolâ ÂȘ. LĂarriĂre vous prend en charge et vous
pousse sans mĂnagement vers l'avant qui semble fuir devant
vous.
Pour cette raison, je ne conĂois pas cet engin sans
diffĂrentiel ⥠glissement limitĂ. Sans Torsen, la prĂpondĂrance
du train arriĂre est telle, que la roue intĂrieure au virage
riperait dĂs la prise d'appui et que la voiture perdrait sa
motricitĂ. Ici, avec les excellents pneus Michelin Pilot3, la
voiture est collĂe ⥠la route et je sens la gomme mordre le bitume
sans ripage excessif. Il fait beau. Les conditions sont parfaites.
Impossible ici de chercher les limites. Les seuls moments oË le
train dĂcrochera un peu, c'est sur revĂtement dĂgradĂ avec un peu
de gravier. Cela s'anticipe trĂs bien, mais pour jouer avec cette
puissance, il me faudra plus de temps.
D'autant que le dĂcalage
entre la commande de lĂaccĂlĂration et l'arrivĂe de la puissance
du turbo aux roues demande un peu d'attention et dĂexpĂrience.
LĂĂchangeur est devant, le moteur derriĂre, et le temps de mise
en pression existe. Je n'ose imaginer l'arrivĂe de la cavalerie en
virage le jour oË la route sera mouillĂe et que le Torsen
rigidifiera le train arriĂreâ Ă L'engin reste pointu âĄ
piloter.
Mais quel rĂgal, quel jouetâ ! MĂme en respectant
les limitations de vitesse, on ne s'ennuie jamais avec un tel outil
entre les mainsâ ! C'est une usine ⥠sensations fortes selon que
vous avez le pied lĂger ou pas...
Forcement, on se dit que
l'univers de cet engin est le circuit. C'est certain, la Secma F16
turbo tiendra la dragĂe haute ⥠beaucoup de voitures prestigieuses.
Je peux mĂme vous assurer qu'elle jouera avec les plus rapides de
n'importe quel plateau.
De la mĂme faĂon que l'athmo en remontre
⥠des voitures typĂes sport sur circuit, la turbo pourra jouer avec
n'importe quel engin sportif.
Mais les mĂmes problĂmatiques
surgiront alors. Ces autos ne sont pas forcement faites pour cela, et
la configuration du châssis devra supporter l'effort demandĂ. Au
fil du temps, il n'en sera capable qu'avec une surveillance et un
soin particulier, voire des modifications dont la nĂcessitĂ verra
le jour sous la contrainte. Je ne peux faire ici que des
suppositions, en constatant le bon Ăquilibre de cette auto rĂglĂe
pour la route, et en entendant les divers grincements des ĂlĂments
du châssis qui encaissent les vicissitudes d'une route ÂŽâ normaleâ ÂȘ.
Je peux vous assurer que
je m'en souviendrai longtemps de ces trois petits jours passĂs au
volant du F16 turbo. A l'issu de la mi-journĂe du 2eme jour, j'avais
dĂj⥠ĂpuisĂ le quota de kilomĂtres compris dans mon forfait.
Qu'⥠cela ne tienne, aucun regret.
Aucun des petits dĂfauts
inhĂrents au vĂhicule, pas plus que la conjonctivite qui me guette
due au vent latĂral gĂnĂrĂ par l'absence de toit, rien n'est
rĂdhibitoire au point de ne pas conseiller cet engin. Pour qu'il
vous plaise il suffit que vous l'abordiez en sachant que vous
l'aimerez pour les mĂmes raisons que vous lui trouverez des dĂfauts.
L'analogie avec le groupe Indochine est pertinent et nous le
reprendrons ici dans cette conclusion. Ce groupe a ĂtĂ conspuĂ,
moquĂ, et a souffert de son ÂŽâ non-classementâ ÂȘ dans une
catĂgorie dĂterminĂe. Ni rock, ni populaires, les chansons
dĂIndochine ont pourtant un succĂs considĂrable dues ⥠leur
valeur intrinsĂque. La valeur du Secma c'est son styleâ :
atypique, anarchique, attachant, hallucinant. Ni rutilante, ni
valorisante, elle reste sportive, et exclusive. Je ne suis pas sËr
qu'elle soit la plus efficace sur le circuit, mais ce que je peux
vous assurer, c'est qu'⥠chaque instant que vous la piloterez sur
route ouverte, vous aurez entre vos mains le volant d'une voiture
Ăminemment sportive et performante tout en pouvant cruiser ⥠90km/h
sans vous ennuyer.
De part sa conception, les masses sont
rĂparties sur lĂarriĂre. De ce fait, vous piloterez un bolide qui
allĂge son train avant en mordant l'asphalte juste derriĂre vos
fesses. Cela vous propulse comme une fusĂe et vous devez alors
maĂtriser un missile que vous chevauchez plus que vous ne le
dirigez.
Et si vous oubliez
votre pied droit... Vous risquez de le prendre... Dans ce qu'il est
convenu d'appelerâ : lĂĂclate du pied droitâ !
Bonne bourreâ !
|